Coccinelles avec deux l mais sans ailes
Il faut commander les
coccinelles prédatrices, les grandes « jardineries » n’en ont pas en
stock. Dix-huit euros et des prunettes pour une soixantaine de
« pièces », livrées par la poste sous huitaine. Elles arrivent dix
jours après sous formes de larves dans une petite boîte en plastique. Sur la
soixantaine, il en reste une quarantaine, plus ou moins vivantes, d’une taille
variant de 2 à 5/6 mm. Les autres ont visiblement été dévorées par leur
congénères. Il faut disposer ces asticots à pattes sur les rosiers avec un
pinceau (fourni), une rude épreuve, les bestioles voulant aller partout, sauf
sur les plantes qui les attendent. Bref, une vingtaine arrivent tant bien que
mal à destination. Mais là mystère. Soit qu’elles aient trouvé leurs camarades
trop à leur goût, soit qu’elles aient tourné végétariennes, elles marchent sur
les pucerons et les dédaignent superbement ! Alors qu’elles devraient
attendre plusieurs jours pour commencer leur mutation, au bout de deux heures à
peine, quelques unes, sont soit mortes, soit déjà transformées en coccinelles.
Toujours sans toucher aux pucerons qui en rigolent encore. Résultat du
match : pucerons plusieurs centaines, voire plus, coccinelles : zéro.
J’allais oublier : il faut impérativement détruire toutes les fourmis
avant d’introduire les coccinelles. En
effet, la gente pas prêteuse ne voit pas d’un très bon œil des étrangers venir
bouffer leurs élevages et elles tuent sauvagement les larves intruses avant
qu’elles ne soient devenues adultes et plus fortes qu’elles. Alors la question
se pose : comment détruire les fourmis écologiquement ? La réponse
est toute prête chez le vendeur : les pièges à fourmis. Bigre ! Il
s’agit là encore d’une boite en plastique dans laquelle on a mis un produit qui
communique une maladie à l’ensemble de la colonie dès qu’une fourmi y a mis les
pieds dedans. Mais, pas folle la guêpe, si j’ose dire, les fourmis, pas plus
bêtes que les autres, se détournent du piège se gardant bien d’y mettre ne
serait-ce qu’un orteil. Piège à con plus que piège à fourmis !
Quand j’apprends en
lisant la notice accompagnant les coccinelles que celles-ci ont été infectées
pour que les muscles de leurs ailes soient atrophiés afin qu’elles ne puissent plus voler, je me
demande où réside l’écologie dans ce système. Estropier des pauvres bestioles
qui ne demandent rien à personne pour les assigner à résidence, ou refiler à
d’autres une maladie qui détruit toute leur colonie (quand le piège
fonctionne ! ) je trouve cela atroce et digne de chercheurs un peu
dérangés du cerveau. Ecologie, mon œil, et je suis poli ! Je crois que je
vais bouffer les pucerons moi-même… Et je vais voir si je peux inviter un
fourmilier à déjeuner chez moi…