Peuple hexagonal !
Ceci est mon acte de contrition, et je peux dire aussi de contribution.
Je viens de découvrir avec horreur et consternation, et inversement, que la hausse des carburants, la hausse de l’énergie et la baisse des taux d’intérêts, j’ai honte de le dire : c’est moi qui en suis responsable !
Moi, qui appartiens à la sous-classe de la France d’en bas, si chère, c’est peu de le dire, à ce brillant Raffarin, si raffiné, je suis la personne qui dicte les augmentations dont vous bénéficiez avec la résignation du mouton qui tend le dos à la tondeuse, grâce au zèle des zélites zélotes zélus par vos soins.
Vous allez penser que je me vante.
Eh bien non, je m’épouvante !
Voici les faits.
Le jour où j’ai pu acheter une voiture, il a fallut quelques décennies pour amasser le pactole nécessaire, j’ai choisi le modèle le moins coûteux en carburant : un diesel. Consommation réduite, prix du carburant le plus avantageux.
Dès que le gouvernement a appris cet achat, aussitôt, le diesel a commencé à grimper en flèche de façon telle que mes belles économies espérées ont été absorbées en très peu de temps et en Total-ité au profit d’un pauvre fournisseur.
Soit ! Pressé plus par le fisc que par le temps, j’ai échangé mon véhicule diesel contre une petite voiture de 4 CV roulant à l’essence sans plomb 95, la moins chère du lot. Aussitôt, les autorités se sont dépêchées de surtaxer mon carburant de pauvre.
Pour l’énergie, c’est aussi symptomatique.
Quand j’ai voulu installer mon chauffage, on m’a dit : « Abandonnez le gaz, abonnez-vous à l’électricité est bien meilleur marché ! ». Cela a été vrai, brièvement, car, très vite, on a décidé en haut lieu d’augmenter mes kilos ouates qui avaient un prix trop doux à leurs yeux durs. J’ai changé pour le gaz…. Vous connaissez la suite…
Il en est de même pour mes maigres économies. Le banquier m’a dit : « Prenez un livret d’épargne, c’est nouveau, ça vient de sortir, 4,5 % d’intérêts, ça ne se refuse pas ! ». Il a dû me dénoncer car, deux mois après ma démarche, les autorités compétentes se sont empressées de diminuer les intérêts à 1,5 % ! Il fallait bien rendre service aux financiers qui n’avaient presque plus rien pour se payer.
Évidemment, il y a beaucoup d’autres domaines où le phénomène s’est reproduit : chaque fois que je m’engage dans une affaire que l’on me présente comme bonne à faire, les gens d’en haut l’apprennent je ne sais comment – les écoutes peut-être ? – et ils me collent une, ou plutôt des augmentations successives, pour que l’avantage escompté se transforme en désavantages avérés.
Pourquoi moi ?
J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ma culpabilité, car si j’ai été choisi pour déterminer les augmentations qui s’accumulent, sachez que je n’ai pas été volontaire pour exercer ce rôle.
Je vous remercie de votre indulgence.