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Pratique de la dérision pure
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Pratique de la dérision pure
7 février 2010

DÉCÈS PRÉMATURÉ

J’ai une drôle de nouvelle à vous annoncer : Gzormix est mort !

Personne ne s’y attendait, même pas lui ! Pas de mauvais présages, pas d’inquiétants prémices, pas de signes avant-coureurs, pas de symptômes alarmants, pas d’aide médicale: la surprise complète ! Il est mort en excellente santé. C’est toujours une consolation.

La nouvelle lui a été annoncée officiellement à la Mairie de son lieu de résidence, il y a peine quelques jours tout au plus.

Son épouse préférée – dont le système de rangement est digne des loges – ayant égaré par mégarde sa carte d’identité, avait demandé le remplacement de celle-ci à la dite Mairie. C’est à l’occasion du retrait de cette pièce que la nouvelle tombe: la dite carte identifie l’heureuse titulaire comme étant « Madame veuve Gzormix ».

Ce qui impliquait comme corollaire et dégâts collatéraux,  que j’étais mort !

Ce qui la retourna… Contre moi.

Dialogue :

- Comment, tu es mort et tu ne me l’avais pas dit !

- C’est que je n’étais pas au courant !

S’adressant à l’employée :

- Madame, vous voyez bien que mon mari est vivant puisqu’il est à mes côtés !

- Rien ne prouve que c’est votre mari, et si c’était le cas, rien ne prouve qu’il n’est pas mort, tant qu’on n’a pas vérifié nos fichiers. D’ailleurs, votre mari, qu’il soit mort ou vif n’entre pas en ligne de compte, le cas ne concerne que vous en tant que veuve.

La logique des fonctionnaires est implacable et imparable.

S’adressant à moi :

- Tu me mets dans de beaux draps avec ton idée de mourir en douce !

- Mais enfin, tu me connais, je suis plutôt un bon vivant… parfois

- Tais-toi, tu me couvres de ridicule à me balader avec un zombie !

- Mais tu vois bien que je n’ai rien d’un gisant en paix !

- Et si tu es mort pourquoi tu restes là, ta place n’est pas ici, il y a des endroits pour cela.

- Mais je veux rentrer à la maison !

- Pas question !

- Mais tu peux constater que j’ai tous mes esprits !

- Justement, je ne cohabiterai jamais avec des fantômes !

- Mais…

- Et d’ailleurs  est-ce que c’est bien toi qui est devant moi ?

- Ben, j’ai ma carte d’identité…

- Mouais…

- Et toi qu’est-ce qui me prouve que t ‘es bien toi ?

- J’ai aussi ma carte d’identi…..euh ….bon…Finalement tu te ressembles un peu, et puis toi ou un autre après tout…

Alors, ma femme et moi avons repris notre modus vivendi en attendant l’annulation ou la confirmation de ma mort. La sentence tombera dans un mois.

Être mort de son vivant, n’est pas une nouvelle réjouissante, même si on sait qu’elle est un peu prématurée.

Depuis, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Et je broie du noir. Sur le déclin, seul. J’ai l’impression d’usurper en existant alors que je ne suis plus. “To be or not to be, that is the question”, comme le disait si bien William, dans la langue natale.

Moi, j’étais habitué à vivre, pas à être mort ! Et à vivre en étant mort encore moins ! Si j’avais été prévenu, j’aurai pu me préparer. Tandis que là, à brûle pourpoint, je ne suis pas sûr d’être à la hauteur !

En urgence, j’ai fait mon testament. Pour indiquer mes derniers souhaits (ce mot me semble plus judicieux que « volontés » ) : c’est-à-dire : néant. Et pour distribuer mes biens, c’est-à-dire : néant. Cela ne m’a pas pris beaucoup de temps. Heureusement car il est devenu précieux ! De toute façon, je crains bien qu’il reste lettre morte…

En effet, un testament rédigé par un mort doit être un cas difficile à résoudre par la jurisprudence. Comment admettre quand il sera mort pour de vrai , que c’est bien lui qui l’a rédigé de son vivant … alors qu’il était mort, ou du moins considéré comme tel.

Difficile d’admettre que si la peine de mort n’est plus en vigueur, un agent administratif peut y remédier par ou pour une simple distraction.

Ouf, j’espère que c’était une mort pour rire… jaune. Tant qu’à faire, j’aurai préférer mourir de rire.

Si l’administration me permet de survivre à cet incident, l’avantage de cette situation kafkaïenne, est que, dorénavant, on me souhaitera deux anniversaires : celui de ma naissance et celui de ma mort. Le choix des cadeaux sera limité pour le second, mais une couronne est toujours de bon ton.

En attendant, je vais aller noyer mes idées noires dans la bière…

 

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Commentaires
C
chez les fantômes.
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L
ah cette administration implacable qui me rappelle le vol de l'nterieur de mon véhicule à la barre de mont en vendée ma femme etant descendue pour faire qques emplettes et moi tirant sur ma goldo pas loin assez pour se faire voler à l'insu de nôtre plein gré du coup je n'avais plus d'identité , je n'habitais nulle part le ca ne me connaissait plus c'etait la merde noire de plus les roues côté route avaient disparues.heureusement ma future à son retour avait de la braise sur elle et ce que n'a pas voulu faire le ca sa banqu l'a fait nois avons pu remplacer les roues et repartir vers blois où cela a été galère du côté administratif
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