ÉCHANGES DE MSN
« A-écrit : Votre dernier commentaire sur mon blog
n’est guère à ma convenance. Lorsque je dis : « J’aime me vautrer et
paître dans les verts alpages des Pyrénées », vous vous permettez
d’écrire : « Les montagnes sont à la plaine ce que les bosses sont
aux chameaux ! », je trouve que vous allez un peu trop loin dans la
métaphore !
B-écrit : Loin de moi, l’idée de troubler votre
déjeuner champêtre, cette figure de rhétorique était simplement glissée pour
alimenter la conversation !
A-écrit : Alors je vous rétorquerai que la plaine est à
la montagne ce que la platitude est à la longitude !
B-écrit : Votre réponse geo-maniaque ne peut convenir
qu’à des navigateurs égarés. Et je pèse mes mots !
A-écrit: Au lieu de peser vos mots, vous feriez peut-être
mieux de mesurer vos paroles !
B-écrit : J’ai esquissé un semblant de sourire par
magnanimité pseudo-consentante à votre propos issu d’un catalogue des poids et
mesures. Il n’empêche que se rouler au milieu des bouses, laisse supposer un
être ayant des goûts dégoûtants. Ou, pour le moins, atteint d’anosmie patente.
A-écrit : Bisbille carentielle ! Sachez que de
grands auteurs ont peint, écrit ou chanté des pastorales sans évoquer la
matérialité des matières auxquelles vous faites allusion sans la moindre
vergogne !
B-écrit : Et vous, apprenez que je suis le seul
dépositaire des dernières bribes de vergogne restant sur cette basse Terre. Je
n’irai donc pas les gaspiller pour vos fredaines bucoliques.
A-écrit : Je piétine vos arguments fallacieux et sans
fondement aucun. Je continuerai donc à paître en haut lieu lorsque j’en aurai
le désir. Quant à vous, il me comblerait de savoir que vous persévérez dans
votre errance à travers le plat pays qui est le vôtre, dans vos steppes désertiques,
ou mieux, sur la surface de la Lune, ce qui me donnerait l’occasion de ne
jamais vous rencontrer !
B-écrit : Je suis d’accord avec vous sur ce
point ! Je déteste me trouver face à face à des énergumènes décervelés et
ignares, aux mœurs douteuses et
proférant des catachrèses aiguës.
A-écrit : Cacochyme véreux !
B-écrit : Vétilleuse !
A-écrit : Vacuité polymorphe !
B-écrit : Vide sidéral et sidérant !
A-écrit : Crotte de nez !
B-écrit : Roulure scatophile !
A-écrit : Pédant à roulettes !
B-écrit : Fan de Delarue !
A-écrit : Ah là tu exagères ! Je réfute !
B-écrit : Excuse-moi, ça m’a échappé. Je retire.
A-écrit : Bon, j’excuse. Concentré de bave
d’escargot !
B-écrit : Ramolli du cervelet !
A-écrit : Excrément d’alligator !
B-écrit : Vomi de gnocchi !
A-écrit : Fan de foot !
B-écrit : Ah non ! Ça c’est trop fort ! Je m’insurge !
A-écrit : Je reconnais, c’est allé un peu loin.
J’efface.
B-écrit : Concentré d’épinards à la crème !
A-écrit : Stop ! Il est tard je vais me coucher.
B-écrit : Tu as raison, le temps passe vite avec
toi ! Moi, je suis déjà au lit… avec mon portable.
A-écrit : Je sais, je ferme le portable du salon et je
te rejoins tout de suite.
B-écrit : Je t’embrasse ma petite Agathe d’épouse et je
t’attends les bras ouverts !
Agathe- : Je m’y précipite illico mon gentil Bernard de
mari. Je t’aime !
Bernard- : Je t’aime ! ».
Ainsi va la vie…
enfin, pas toujours… il y a pire… enfin je crois !
Dans la suite, si elle
existe un jour, j’introduirais peut-être
la lettre C dans ce qui sera alors un « trialogue »…