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Pratique de la dérision pure
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Pratique de la dérision pure
24 avril 2009

ÉCHANGES DE MSN

« A-écrit : Votre dernier commentaire sur mon blog n’est guère à ma convenance. Lorsque je dis : « J’aime me vautrer et paître dans les verts alpages des Pyrénées », vous vous permettez d’écrire : « Les montagnes sont à la plaine ce que les bosses sont aux chameaux ! », je trouve que vous allez un peu trop loin dans la métaphore !

B-écrit : Loin de moi, l’idée de troubler votre déjeuner champêtre, cette figure de rhétorique était simplement glissée pour alimenter la conversation !

A-écrit : Alors je vous rétorquerai que la plaine est à la montagne ce que la platitude est à la longitude !

B-écrit : Votre réponse geo-maniaque ne peut convenir qu’à des navigateurs égarés. Et je pèse mes mots !

A-écrit: Au lieu de peser vos mots, vous feriez peut-être mieux de mesurer vos paroles !

B-écrit : J’ai esquissé un semblant de sourire par magnanimité pseudo-consentante à votre propos issu d’un catalogue des poids et mesures. Il n’empêche que se rouler au milieu des bouses, laisse supposer un être ayant des goûts dégoûtants. Ou, pour le moins, atteint d’anosmie patente.

A-écrit : Bisbille carentielle ! Sachez que de grands auteurs ont peint, écrit ou chanté des pastorales sans évoquer la matérialité des matières auxquelles vous faites allusion sans la moindre vergogne !

B-écrit : Et vous, apprenez que je suis le seul dépositaire des dernières bribes de vergogne restant sur cette basse Terre. Je n’irai donc pas les gaspiller pour vos fredaines bucoliques.

A-écrit : Je piétine vos arguments fallacieux et sans fondement aucun. Je continuerai donc à paître en haut lieu lorsque j’en aurai le désir. Quant à vous, il me comblerait de savoir que vous persévérez dans votre errance à travers le plat pays qui est le vôtre, dans vos steppes désertiques, ou mieux, sur la surface de la Lune, ce qui me donnerait l’occasion de ne jamais vous rencontrer !

B-écrit : Je suis d’accord avec vous sur ce point ! Je déteste me trouver face à face à des énergumènes décervelés et ignares, aux mœurs douteuses et proférant des catachrèses aiguës.

A-écrit : Cacochyme véreux !

B-écrit : Vétilleuse !

A-écrit : Vacuité polymorphe !

B-écrit : Vide sidéral et sidérant !

A-écrit : Crotte de nez !

B-écrit : Roulure scatophile !

A-écrit : Pédant à roulettes !

B-écrit : Fan de Delarue !

A-écrit : Ah là tu exagères ! Je réfute !

B-écrit : Excuse-moi, ça m’a échappé. Je retire.

A-écrit : Bon, j’excuse. Concentré de bave d’escargot !

B-écrit : Ramolli du cervelet !

A-écrit : Excrément d’alligator !

B-écrit : Vomi de gnocchi !

A-écrit : Fan de foot !

B-écrit : Ah non ! Ça c’est trop fort ! Je m’insurge !

A-écrit : Je reconnais, c’est allé un peu loin. J’efface.

B-écrit : Concentré d’épinards à la crème !

A-écrit : Stop ! Il est tard je vais me coucher.

B-écrit : Tu as raison, le temps passe vite avec toi ! Moi, je suis déjà au lit… avec mon portable.

A-écrit : Je sais, je ferme le portable du salon et je te rejoins tout de suite.

B-écrit : Je t’embrasse ma petite Agathe d’épouse et je t’attends les bras ouverts !

Agathe- : Je m’y précipite illico mon gentil Bernard de mari. Je t’aime !

Bernard- : Je t’aime ! ».

Ainsi va la vie… enfin, pas toujours… il y a pire… enfin je crois !

Dans la suite, si elle existe un jour,  j’introduirais peut-être la lettre C dans ce qui sera alors un « trialogue »…

 

 

 

 

 

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