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Pratique de la dérision pure
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Pratique de la dérision pure
4 avril 2009

Arbres à came ?

Que se passe-t-il dans nos forêts ? Depuis qu’ils entendent parler d’écologie, les arbres arborent un comportement copié sur celui des hommes, ce qui est terriblement inquiétant. On comprend bien qu’ils en ont assez de se faire scier, mais quant à mimer  les humains tout de même !

Bloc-notes en main et en papier recyclé pour ne pas avoir l’air de faire de la provocation, j’ai parcouru quelques bois alentours et ce que j’ai relevé m’a fait peur !

Jugez-en plutôt :

J’ai surpris le chêne, ci-devant roi des forêts, en train de glander, face à des porcs goguenards.

Le chêne-liège, ci-devant vice-roi, lui se plaignait de ne plus avoir de débouchés et son attitude flottante laissait  à penser qu’il pourrait  pousser le bouchon un peu trop loin.

Et puis, j’ai vu un charme qui s’apprêtait à opérer ! Un ormeau qui élevait des lapins ! Un tremble qui n’avait plus peur de rien. Un bouleau qui faisait grève au bord de la rivière, fier comme un pape, il portait même une pancarte « Défense de pêcher ». Près de lui, de le voir ainsi affublé, un saule pleurait de rire à s’en faire tomber les chatons !

Il n’était pas le seul à émettre des  revendications, d’autres portefeuilles, s’y étaient  mis. Le platane ne voulait plus percuter les voitures, en revanche le sycomore, toujours bon vivant, ne demandait qu’à prendre le job. Le frêne désirait accélérer sa croissance qui pourtant est déjà  rapide. Le pin parasol voulait faire de l’ombre aux autres et demandait d’avoir pignons sur rue ! Le hêtre refusait de continuer d’être auxiliaire, hêtre et ne pas être, telle était sa réponse ! Le cyprès souhaitait vivement aller vers les îles lointaines sous le vent. L’érable exigeait le titre de vénérable à part entière ! Et puis quoi encore !

Certains autres cependant étaient en perte de vitesse. J’ai constaté que le peuplier avait perdu sa belle souplesse d’antan, pire : il tremblait de toutes ses feuilles. Que le tilleul dormait en permanence. Que l’if se faisait de plus en plus vieux et prenait sérieusement de la bouteille. Que le figuier faisait piètre figure. Que le sapin sentait la mort. Que le mélèze avait des malaises de plus en plus fréquents, et il commençait  à perdre ses aiguilles. Au printemps ! Qu'un autre mélèze, balèze autrefois celui-là, n'était plus que l'ombre de lui-même.

Dans nos vergers aussi la contagion progresse, parfois bizarrement. J’ai vu un poirier faire les pieds au mur ! Un pommier revendiquant la découverte de la gravitation universelle qu’il aurait transmise à un certain Newton, dont on a jamais entendu parler !

Outre-mer, et à l'étranger, on commence à entrevoir les prémices de l'étrange épidémie. Les bananiers se couvrent de décorations ridicules. Les palmiers n’ont plus la mémoire des dattes. Les cocotiers ne veulent plus pondre de cocos. Les hévéas qui se la coulent douce maintenant ont porté plainte contre les pilleurs de troncs à l’instar des pins des Landes. L’iroko singe les iroquois  avec sa petite touffe sur la tête ! Le comble : on a surpris des benjoins en train d’en fumer un ! Le baguenaudier est parti baguenauder dans la steppe. Le banian s'est mis au Banania au détriment du fromage. Quelle époque !

Il paraît même que l’écorce de certaine essence, mais on ne peut dire laquelle à cause de représailles possibles, a demandé l’indépendance ! Mais n’allez pas le raconter car le sujet est brûlant !

Si la tendance s’accroît, la situation deviendra vite intenable, on a de la sciure à se faire ! Au lieu de stère, on ferait bien mieux de bûcher la question.

Il m’a semblé de mon devoir de vous mettre en garde.

Si de votre côté, vous avez remarqué des incidents analogues, n’hésitez pas à m’en faire part. Je les rajouterai au dossier.

Merci d’avance.

 Rajouts des ami(e)s:

Aude: "Les taillis qui n'en peuvent plus se taillent"

Gzormix y met son grain de sel: "...mais les haies ne supportent plus d'être taillées"

Eléphant Gris: "Le lilas qui lit là..."

Gzormix y met son grain de sel: "...au lieu de lire ailleurs" "Le lilas qui la Critique de la raison pure" ou " ...qui l'annuaire des téléphones" (Ces deux romans ne sont pas du même auteur !)

Merci à vous

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Commentaires
G
à Aude: merci, je rajoute.<br /> à Eléphant gris: je rajoute et je me permets, je suis faible avec moi-même, de rajouter...<br /> à Potier Fou: Je déplore ce genre d'activité idiote, laissons les animaux vivre en paix. <br /> Si au moins ces crétins pseudo-humains pouvaient pousser la cruauté jusqu'à enterrer vivants ces pauvres blaireaux!
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L
tu as raison ximrozg "l'homme" veut mettre la nature à son image: decider de la forme des arbres,modifier la nature par la génétique, vas sur le net et cherche :championnat de deterrage de blaireaux c'est une pratique nationale et signe la pétition où vas en haute marne le 26juin je sais que dans le canton d'arc en barrois cela se pratique avec pelles pioches et pinces pour attraper le malheureux canidé considéré à tort comme nuisible alors qu'il ne se nourrit que de petits rongeurs, de fruits tombes et de gros insectes
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E
le lilas qui lit là..<br /> <br /> génial<br /> le printemps t'inspire<br /> un vrai moment de plaisir que de te lire<br /> il fallait y penser<br /> tu l'as fait
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A
Et les taillis qui n'en peuvent plus se taillent.
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