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Pratique de la dérision pure
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Pratique de la dérision pure
18 avril 2008

LE DOUTE

Certains sont sûrs de ce qu'ils avancent... même quand ils retardent !

Moi, je ne suis sûr que de ce que l'on me rend. C'est pourquoi je ne prête qu'aux riches. Les riches, les Grands, eux, au moins, ont les moyens, ce n'est pas comme les petits qui ont beaucoup de petits et pas de moyens...

Aussi, j'aime les riches. Et ils me le rendent bien. C'est pourquoi je leur prête volontiers.

Quand on prête, il faut être très attentif. Il m'est arrivé de prêter une oreille à de vulgaires propos. Elle en a été froissée et maintenant, je ne l'entends plus de cette oreille !

On n’est jamais trop prudent. Tout congénère, et on sait combien leur race est prolifique, génère, puisque tel est son rôle, ou, si vous préférez, suscite, la suspicion, la susceptibilité ou le scepticisme souvent sans s'en soucier.

La méfiance est de mise dans les affaires. Même si c'est dans ce milieu que l'on rencontre le plus de personnes qui ne doutent de rien. Ces gens qui vous défient, moi je m’en méfie car je les tiens pour gens douteux.

Alors, me demanderez-vous, à qui se fier ? Aux officiers ?

Pas aux officiers militaires. Un grand général, héraut de la Grande Muette, le disait lui-même: « Faut pacifier, faut pacifier! ». D’ailleurs, comment peut-on les approcher ? Le jour, ils sont si bien protégés derrière les grilles des casernes qu'on ne peut les voir qu'à travers les barreaux, occupés à s'agiter avant de servir. Et, quand vient le soir, en partant, ils se déguisent en citoyens tout venant pour ne pas se faire reconnaître. Alors comment faire ? Et puis se fier à des gens si fiers ?

Pas aux officiers ministériels. Non, pas eux. Ils se méfient de tout. Et puis on ne sait, ni qui ils sont, ni où les trouver, ni à quoi, et encore moins à qui, ils servent.

Quand on parle d'officier, on peut penser au culte. Il y en a même qui ne pensent qu'à cela. Ils confessent tout ce qu'ils ont sous la main pour pouvoir donner pénitence. Pourtant, on devrait pouvoir se fier à la parole d'évangile. Mais elle est souvent si obscure qu’on finit par s'en détacher, sans auréole. A quel saint se fier ?

En parlant de culte, on peut évoquer aussi les sciences occultes, les médecins qui auscultent, les juges qui occultent, mais là, c’est une autre paire de manches !

On peux penser à ceux qui officient dans les officines de restaurants, là où les chefs faisaient le coup de feu il y a belle lurette (heureuse lurette qui est toujours belle après tant d’années !). Mais il y a de moins en moins de restaurants et de plus en plus de gargotes qui en font office et qui vous achèvent à coups de fusil quand ils n’ont pas réussi à vous empoisonner avec leurs succédanés de nourriture. On ne peut plus s'y fier.

Il y a toujours quelqu’un pour semer le doute, un sceptique, ou un celtique, voire un français ; alors le doute se met à germer, surtout dans les esprits fertiles. Puis, il grandit, grandit, grandit, jusqu’à ce que l’on ne puisse plus le lever. Il s'installe alors confortablement dans votre vie, pour la gâcher. Le doute est le ferment de la jalousie, comme le cidre est le ferment du jus de pomme. Le doute fermenté est indigeste et difficilement assimilable. Il ronge irrémédiablement l'intérieur et crée une ombre de jalousie à travers laquelle on ne voit plus les choses comme elles sont et qui finit par occulter l'entendement. Il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut rien voir !

Le doute est lui-même douteux, voire ambigu. C’est souvent lorsqu’on affirme qu’il n’y en a pas qu’il est là. Prenons quelques exemples.

« Ma femme a sans doute un amant ! » pensez-vous. Le « sans doute » exprime que vous avez bel et bien un doute sur la conduite de votre femme. En même temps, il vous laisse une petite pointe d’espoir qu’elle soit restée fidèle. Mais si peu.

« Cela va sans doute bien se passer ! » dites-vous intérieurement en montant dans l’avion. Mais vos mains fébriles crispées sur votre bagage à main comme sur une bouée de sauvetage dénoncent que votre doute est déjà bien assis dans une cellule de 1ère classe de votre esprit. Et, il n’a aucune envie de débarquer avant l’arrêt complet de l’appareil.

« Nul doute qu’elle sera à l’heure ! » espérez-vous, debout sous la pluie à attendre votre dulcinée. Pourtant, vous savez bien qu’il s’agit là d’une chose impossible et impensable. Mais vous doutez dans l’espoir !

Le doute meuble votre existence. Et comment vivre en l’évitant ? Difficile. Les gens qui lévitent sont forcément évaporés, de peu de consistance, « pas bien dans leurs pompes » et finalement ne pèsent pas lourd, trop cependant pour voler de leurs propres ailes. Et pourtant, pour les rencontrer, il faut agir avec zèle et ne pas avoir le vertige.

Notre itinéraire personnel est jalonné par le doute. Ne parle-t-on pas de doute départemental, de doute national ?

Parfois même je doute de moi. « Qui suis-je ? » demandé-je à mon ego. Mais l'ego ne répond pas. Je me demande si j'ai un bon ego ou un bonnet d'âne. Parfois, je vais jusqu'à redouter de douter.

Hélas, le doute n'est pas permis, mais il est largement admis, même dans la plus intime des convictions. Pourtant le doute, somme toute, n'apporte rien, sinon du mal. Alors comment voulez-vous avoir du bien ? Et il en faut pour prêter aux riches.

Oh pas s'y fier, n'est-ce pas cependant noircir la situation ?

Ah si nous pouvions mettre le doute à l'égout !

Car à force de ne plus être sûr, moi ça m’aigrit. A ce régime, j’en arrive même à perdre du poids.

Ce qui prouve bien qu’à quelque chose malheur est bon.

Le_douteur_de_Rodin

Bon weekend, ou bonnes vacances (rayer la mention inutile), vous n'aurez que du beau et du bon temps, n'en doutez pas....

Gzormix3

 

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Commentaires
H
Sans l'ombre d'un doute divertissant.
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T
Ca me fait penser à du Devos, en moins drole et en plus long...donc pas grand chose à voir.<br /> Mais je suis sur que tout reste à voir !
Répondre
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